Réunion du 31 janvier 2009 Université Paris VII, Les Grands Moulins

Présents : C. P. Courtney, C. Dornier, J. Ehrard, R. Minuti, A. Postigliola, P. Rétat, C. Verdier, C. Volpilhac-Auger.

Le comité, informé du départ de Mme de Bellaigue de la BM de Bordeaux, tient à rappeler l’accueil chaleureux et l’extrême disponibilité qu’elle a toujours réservés aux chercheurs, et salue la nomination de son successeur, Nicolas Barbey.

Financement et avenir de l’édition

Lors de leur réunion de mars 2008, le comité de direction de l’édition et le conseil d’administration de la Société avaient été mis au courant de la situation extrêmement préoccupante où se trouvait l’édition, à la suite de l’exigence posée par la Voltaire Foundation d’une contribution de 5000 £ sterling pour chaque volume. Les directeurs exposent l’état actuel de la question. Une recherche épuisante de crédits extérieurs a assuré la continuité de l’édition jusqu’à présent (les tomes 3 et 4 ont paru en octobre 2008), mais tout prouve qu’il sera très difficile de faire face dans la durée à une contrainte apparue soudainement et dont on ne peut prévoir ni l’évolution ni les limites. D’autant que cette contrainte s’ajoute à d’autres qui nous ont été imposées successivement : tirage limité à 300 exemplaires pour les Œuvres et écrits divers II (source de difficulté pour l’obtention de la subvention du CNL, et perspective d’un retirage éventuel de qualité très inférieure, comme l’expérience le prouve pour d’autres éditions de la Voltaire Foundation), limitation du nombre de pages par volume, qui peut se révéler très gênante pour certains d’entre eux.

En outre, la diffusion souffre de profondes carences ; C. Volpilhac-Auger s’est aperçue en mai 2008 que le catalogue électronique de la VF n’avait pas été réactualisé, pour l’édition de Montesquieu, depuis 2002, le dernier volume annoncé paru étant alors le Spicilège. En dépit de nombreuses relances elle n’a pu obtenir depuis des mois l’état des exemplaires vendus.
Depuis des années les volumes paraissent sans contrat, et les demandes à cet égard sont restées sans réponse. J. Ehrard se dit particulièrement choqué par cette situation, et par l’opacité des comptes.

Les directeurs présentent au Comité de direction l’offre de reprise de l’édition faite par M. Claude Blum au nom de Classiques Garnier et par ENS-Editions avec le soutien total du directeur de l’ENS-Lettres de Lyon, M. Olivier Faron. La garantie est donnée que l’édition pourrait continuer, à qualité égale, dans le même format et la même présentation, dans la collection qui va être créée Classiques Garnier Erudition ; s’y ajoute la possibilité d’une reprise de certains textes en classiques Garnier de petit format et d’une édition électronique.

On doit remarquer que de toute façon, pour la réalisation des volumes déjà parus, l’essentiel du travail en vue de l’édition était fait à Lyon par C. Verdier, et que la solution de certains problèmes techniques (les grisés dans les tomes 3 et 4 signalant les divergences entre le texte du manuscrit de L’Esprit des lois et celui de l’imprimé) a été trouvée par le personnel de l’ENS (quelles que soient la qualité du travail de M. Smith à la VF et l’excellence des relations que nous avons toujours entretenues avec lui).

J. Ehrard pose la question : dans quelles conditions a-t-on les meilleures garanties que l’édition soit menée à son terme, ce qui a été l’unique objet de la création de la Société Montesquieu ? Il pense que la VF n’offre pas ces garanties ; étant chercheurs, et non chercheurs d’or, nous sommes obligés de nous mettre en quête d’une autre solution ; heureux qu’elle soit trouvée, il propose de mandater les directeurs pour engager la négociation.
Dans la perspective d’une édition électronique des Pensées, C. Dornier désire avoir l’assurance que le plus grand compte sera tenu du travail fait à Caen et que les fichiers XML pourront être réutilisés.

A l’unanimité le Comité de direction charge les directeurs de l’édition de la négociation avec ENS-Editions et Classiques Garnier.
A propos du bilan financier qu’elle présente, C. Volpilhac-Auger fait remarquer que l’excédent de recettes est dû à des rentrées tout à fait exceptionnelles (dons) et à la prise en compte de tous les frais de missions par l’UMR 5037, grâce en particulier à une heureuse conjoncture budgétaire qui ne se renouvellera pas.

Avancement de l’édition

— Défense de l’Esprit des lois (t. 7, responsables P. Rétat et C. Volpilhac-Auger). Le texte, auquel ne manquent que quelques mises au point mineures, est prêt pour l’édition.

— Voyages (t. 10). J. Ehrard, responsable, rappelle les graves difficultés qu’il a eues pour réduire les notes : le dernier calibrage obtenu au terme de ce travail laisse prévoir un total de 750 pages (qui pourraient être réparties en deux volumes avec une pagination unique). Il pose le problème de deux index, des personnes et des noms de lieux ou de monuments, qui pourront être réalisés sur vacations. Il annonce la remise du texte à Lyon dans le courant de février.

— Extraits et notes de lecture II (t. 17). R. Minuti, responsable, espère qu’un calendrier ferme pourra être établi à l’issue de la rencontre qui réunira, en mars prochain à Florence, les collaborateurs de l’édition. Il a reçu jusqu’à présent les trois quarts des textes et le tiers de l’annotation.

— Correspondance II (t. 19, responsable C. Volpilhac-Auger). Tout le corpus a été reconstitué jusqu’à la fin de 1748 par C. Verdier. Toute la correspondance conservée à la bibliothèque municipale de Bordeaux (la plus grande partie du corpus) a été numérisée, et avec l’aide de C. P. Courtney et de R. Minuti les demandes nécessaires ont été faites aux bibliothèques étrangères. C. Volpilhac-Auger prévoit une annotation sobre, selon l’usage commun des éditeurs de correspondances ; elle pense que trois volumes (au lieu des quatre prévus) suffiront pour l’ensemble de la correpsondance. Elle annonce que l’index du tome I (t. 18 des Œuvres complètes) vient d’être établi à Lyon et sera prochainement mis en ligne.

— Pensées (t. 14-15). C. Dornier, responsable, fait l’état de l’avancement de l’annotation, la transcription, achevée, ayant été relue pour le volume 1 du manuscrit par A.-L. Martin, et le reste n’exigeant plus qu’une dernière relecture sur le manuscrit. Les notes du volume 1 du manuscrit avaient été demandées aux collaborateurs pour juin dernier, celles des volumes 2 et 3 le sont pour septembre 2009. C. Dornier fait le point de ses travaux en vue de l’introduction et distribue un échantillon de notes.

Deux questions sont posées. La date prévue de remise à Lyon de l’ensemble étant décembre 2010, ne serait-il pas judicieux de prévoir la remise d’une partie du texte entre temps ? C. Dornier préfère ne pas fixer aux collaborateurs de terme intermédiaire et s’engage à assurer une remise globale au terme prévu. D’autre part il faudra prévoir une très bonne table des matières, essentielle pour se diriger dans ce type de texte (telle que celle du Spicilège).