Séminaire Montesquieu Sorbonne Université – CNRS – SND – Université de Chicago

L’œuvre de Montesquieu est encore trop mal connue et trop peu enseignée en France alors qu’elle exerce aujourd’hui une influence capitale dans plusieurs domaines des sciences sociales, de la philosophie politique à la sociologie, en passant par le droit constitutionnel. Toutes les conditions sont désormais réunies pour un réinvestissement fécond de l’héritage légué par le philosophe bordelais. L’entreprise éditoriale dirigée par Catherine Volpilhac-Auger, le support précieux que constitue le Dictionnaire Montesquieu en ligne, les travaux de recherche en cours en France et à l’étranger consacrés à la pensée de Montesquieu ouvrent de nouvelles perspectives prometteuses pour la recherche universitaire française et internationale.

Le séminaire Montesquieu contribuera à sa manière à cet intérêt renouvelé pour la pensée de Montesquieu en se consacrant à la lecture suivie d’une partie de l’œuvre maîtresse du philosophe, De l’esprit des lois. Résolument pluridisciplinaire, comme se doit de l’être toute entreprise d’élucidation de l’œuvre de Montesquieu, le séminaire s’adresse non seulement aux étudiants et jeunes chercheurs en philosophie politique mais également à tous nos collègues spécialistes de la littérature et de la pensée du XVIIIe siècle. Une fois par mois, le séminaire réuni en groupe de recherche se retrouvera pendant deux heures pour lire et commenter un extrait tiré de l’œuvre majeure du philosophe. Après un exposé d’une demi-heure d’un des membres du groupe, chacun sera amené à contribuer à la lecture suivie. Le séminaire débutera par l’étude du livre VIII de L’Esprit des lois. Dans ce livre apparemment transitoire, Montesquieu en se contente pas de refonder la notion classique de la dégradation des régimes politiques ou anacyclose. Tirant toutes les leçons de la mise au jour des ressorts passionnels des divers types de gouvernement, le philosophe s’engage à resserrer son champ d’analyse à une corruption proprement politique des régimes. Notre question sera celle de la place à la fois centrale et paradoxale que Montesquieu donne à ce concept. Centrale, parce que la corruption naît et vit de l’évolution du rapport entre principe et nature des régimes politiques. Paradoxale, parce que la corruption est à la fois un processus historique inévitable et en même temps ce contre quoi Montesquieu nous prévient : soit qu’elle mène au despotisme, soit qu’elle le constitue.

Horaire

Le séminaire a lieu un jeudi par mois de 16h à 18h à la Maison de la Recherche, 28 Rue Serpente, 75006, Salle D040. Nous nous réunissons chaque dernier jeudi du mois, à partir du 29 septembre 2022.

Contacts

Fiona Henderson, co-organisatrice du séminaire : fdj.hdrs@gmail.com
Hugo Toudic, co-organisateur du séminaire : hugo.toudic@cnrs.fr