Une lettre de Montesquieu en vente le 31 mai 2013 Profiles in History (Westlake Village, Canada)

Le brouillon autographe d’une lettre de Montesquieu à Clelia del Grillo, comtesse Borromée, daté de Turin (et non de Milan, comme annoncé par le catalogue de vente), le 25 octobre 1728, sera vendu le 31 mai 2013 par la maison « Profiles in History » (n° 156 du catalogue).

Ce brouillon, publié au tome XVIII des Œuvres complètes (n° 327), longtemps conservé à La Brède, avait été publié pour la première fois en 1914 dans l’édition Gébelin-Morize de la Correspondance (n° 209) ; il l’avait été de nouveau en 1965, de manière plus fidèle, par Jean-Max Eylaud et Paul Vernière, Dix-sept lettres de Montesquieu, n° 14 (Paris, Minard, Archives des Lettres modernes, ).

Devenu propriété de la marquise de Moneys, il avait été vendu le 3 mars 1989 à Drouot (n° 195), ce qui avait permis à la revue Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie d’en reproduire un fac-similé partiel (n° 7, octobre 1989, p. 175).

Le même catalogue de vente propose une autre lettre signée de Montesquieu (n° 157). L’écriture n’est pas celle de Montesquieu, ni d’aucun des secrétaires qu’on lui connaît.

Mais surtout plusieurs formulations incitent à penser que le Montesquieu, ami de La Chalotais, qui écrit ou dicte cette lettre, n’est pas le philosophe : alors qu’est évoqué le traité d’Aix-La-Chapelle (1748), il y est notamment question de son possible mariage (celui du Montesquieu de La Brède eut lieu en 1715) ; et l’éventualité d’une guerre avec l’Angleterre qu’évoque cette lettre, semble plutôt concerner la guerre de Sept ans (1756-1763).

Je formule donc les plus expresses réserves sur l’attribution de cette lettre à Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755).

Catherine Volpilhac-Auger

Voir en ligne : Profiles in History : THE PROPERTY OF A DISTINGUISHED AMERICAN PRIVATE COLLECTOR PART II